La triste histoire de Bakis

Il était une fois, dans une famille monoparentale, un enfant surdoué du nom de Bakis.

Bakis a perdu son papa juste à l’âge de 02 ans. Il n’a donc pas pu connaitre consciemment son père.

Le père de Bakis était un homme bien. Tout le monde le disait dans la ville. Ce qui fait que son départ précipité a occasionné beaucoup de souffrances au sein de sa famille et même dans la ville.

Bakis était celui-là même qui a consolé la famille et la ville du fait de sa ressemblance avec son défunt père. D’aucuns même disaient qu’il était l’incarnation de son père : très beau, très intelligent, très respectueux…bref il avait toutes les valeurs recherchées chez un homme bien.

La mère de Bakis quant à elle était l’incarnation de la bonne femme dans la ville. Toutes les femmes la prenaient comme modèle à suivre. Que ce soit dans la gestion du foyer, l’éducation des enfants, la vie en société, l’entrepreneuriat, elle montrait ses preuves.

C’était un couple parfait, le couple que tout les jeunes de la ville rêvait d’avoir.

Les années sont passées, Bakis a grandi. Toujours meilleur élève de son école, Bakis a eu son doctorat et a soutenu sur les maladies graves. Il devient donc un docteur de référence dans sa ville.

Juste après sa soutenance et son stage de perfectionnement à l’extérieur, sa maman tombe gravement malade.

Étant le seul Docteur outillé pour la prise en charge clinique de sa maman, tous les docteurs des hopitaux de la ville référèrent la maman dans son hôpital.

Il est donc informé de ce qu’un cas grave vient d’arriver aux urgences. Il se dépêche et va trouver qu’il s’agit de sa maman.

Étonné, il cherche à comprendre. Ses deux soeurs lui expliquent: « Maman a dit de ne pas t’informer de sa maladie. »

Bakis cherche à comprendre pourquoi. Ses soeurs lui expliquent toujours qu’il s’agit de la volonté de leur maman de ne pas informer son fils de sa maladie.

Bakis essaie de comprendre même s’il n’a rien compris du tout et s’active pour la prise en charge de la maman.

La maman lui demande s’il n’ya pas un autre docteur capable de la soigner. Bakis essaie d’expliquer qu’il est le meilleur docteur de la ville.

La maman ne veut rien comprendre et demande à voir le responsable de l’hôpital. Celui-ci vint et confirme les dires de Bakis.

La maman de conclure: « si c’est mon fils qui doit me soigner, je préfère mourir. »

Tout le monde est en état de choc. La nouvelle traverse la ville, les journaux en parlent, les télés en parlent.

Bakis est blessé au plus profond de lui-même. Il ne sait pas quoi faire.

Finalement Bakis décide d’envoyer sa maman en son lieu de stage de perfectionnement à l’extérieur du pays. Sachant que sa mère va refuser, elle passe par le responsable de l’hôpital qui la fait partir pour ses soins.

Bakis est frustré, il est abattu, il est découragé. Il a passé plus de 20 années d’études pour sauver les personnes souffrantes de maladies graves, pourquoi sa propre maman refuse d’être soignée par lui?

Il part voir son grand père.

Celui-ci lui explique qu’en réalité c’est ce qui a précipité le départ de son fils. Il explique que la maman de Bakis n’a jamais cru aux actes, aux paroles de son fils. Il explique que pour les conseils, la maman de Bakis préférait aller les chercher ailleurs qu’avec son mari. Il explique toujours que son fils ne s’est jamais senti mari ou époux à l’intérieur du domicile familial. Il explique que c’était seulement à l’extérieur, aux yeux du monde que son fils était chef de famille, mari, époux. Il termine en disant que son fils a essayé de ruminer tout cela seul mais que malheureusement il n’a pas pu: une crise cardiaque l’a emporté.

Bakis rentre chez lui tout meurtris. Comment cela a pu bien se passer? Pourtant tout le monde chante du positif à l’égard de sa famille.

Pendant qu’il cogite sur la situation, il reçoit un appel de l’extérieur : son maitre de stage l’appelle pour lui dire que sa maman a pu s’en sortir et que tout va bien. Il passe le téléphone a sa maman pour qu’elle communique avec Bakis.

Sa maman de dire au téléphone qu’il a eu un excellent docteur qui l’a soignée. Et qu’elle a eu raison de refuser les soins de son fils.

Bakis reçoit un choc, son coeur s’arrête. Bakis tombe, sa tête cogne le mûr de la maison. Bakis est mort.

De l’autre bout du téléphone, on pouvait entendre le maître de stage expliquer à la maman de Bakis: « C’est le stagiaire de votre fils Bakis qui vous a opérée. APPRENEZ A FAIRE CONFIANCE AUX VOTRES. »


Mouni Mouni

FESSÉE OU PAS?

Selon Erich Fromm, l’amour est une sollicitude active pour la vie et la croissance de qui nous aimons.

« Ce qui signifie qu’au moment où l’on frappe, blesse, humilie, trahit, une personne, on ne l’aime pas. » Filiozat

Pourtant depuis toujours on entend: « qui aime bien châtie bien ». Citation attribuée aux stoïciens et même à Socrate à cause de cette phrase d’une scène : » Quand on aime réellement, on cherche à rendre meilleurs ceux qu’on affectionne et l’on n’épargne rien, pas même les châtiments, pour les remettre dans la bonne voie. »

Horace lui soutient clairement :  » Le vase récemment fait conservera longtemps la première odeur dont il aura été imprégné. »

Le poète Virgile d’ajouter : « C’est dans la jeunesse, quand l’âme est susceptible de toutes les impressions, qu’il faut s’appliquer à réformer les dispositions vicieuses. »

Et vous? que pensez-vous de cette situation ?

Comment doit-t-elle se faire cette sollicitude?

Quelles sont les limites de ces points de vue?

Mouni Mouni, Écrivain essayiste.

Image d’illustration: le blog de Mickael